Encore beaucoup de trous noirs dans les données de Gaia ?
Pour en arriver à cette découverte, il aura fallu mobiliser toute la puissance et la précision inégalée de Gaia. Car il est ici question de minuscules oscillations détectées dans le mouvement des étoiles. Et une fois la puce mise à l’oreille des astronomes, des mesures effectuées par des observatoires au sol ont permis de confirmer que la mission avait bel et bien détecté de nouveaux trous noirs.
Les astronomes ont ensuite voulu chercher du côté de Gaia BH2, les émissions radio ou X qui leur sont familières lorsqu’il s’agit d’observer un trou noir. Avec le soutien de deux instruments performants, eux aussi : l’observatoire à rayons X Chandra (Nasa) et le radiotélescope sud-africain MeerKAT au sol. Mais rien. « Cela nous indique que le trou noir n’est pas un grand mangeur – de ceux que les scientifiques qualifient de “trous noirs dormants” – et que peu de particules traversent son horizon des événements. Nous ne savons pas pourquoi, mais nous voulons le savoir », raconte Yvette Cendes, astronome au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics.
D’autant que les chercheurs s’attendent désormais à découvrir qu’il existe de nombreux trous noirs de ce genre nouveau. En attendant de pouvoir les chercher dans la nouvelle série de données de Gaia qui sera publiée en 2025 – pas mal de candidats pourraient y être débusqués –, les astronomes vont travailler à adapter leurs théories à ces toutes nouvelles observations.