EXPOSITION : L’APPEL DE LA COULEUR DES PAYS DU LEVANT ET DU COUCHANT

Inaugurée le 17 mars, l’exposition « Désir d’Orient » présente un panorama de la peinture orientaliste. Une vision artistique de l’Orient, imprégnée de fantasme, de rêve et d’imaginaire, qui a marqué l’Occident pendant le dix-neuvième siècle.

L’exposition de peinture, « Désir d’Orient », qui se déroule à la Galerie TGM, à La Marsa, revient sur une thématique très en vogue tout au long du dix-neuvième siècle, l’orientalisme. Les tableaux accrochés aux cimaises de TGM, appartenant à des collectionneurs privés, montrent les œuvres d’une quinzaine d’artistes, tous occidentaux. Leur palette de couleurs chaudes et très contrastées dénote une manière de percevoir l’Orient. Une vision, mi- réelle, mi- fantasmée, nourrie par des ouvrages comme les contes des Mille et Une Nuits ou par des récits de conquête et d’explorations, comme les Campagnes d’Egypte du Général Bonaparte et surtout par une fascination infinie pour l’Empire Ottoman, son mystère, ses splendeurs et son parfum d’exotisme. Ce courant, qui marque un moment qui a existé dans l’histoire de l’art, imprégna la littérature, la poésie, l’architecture et la photo. « Désir d’Orient », dont la commissaire est notre consœur Alya Hamza, expose des œuvres d’Alexandre Roubtzoff, d’André Delacroix, d’André Sureda, d’Albert Aublet, d’Eugène Fromentin, d’Emile Dickers, de Han Molenaar, de Franck Dillon, de Gaspard De Toursky, de Raymond Feuillatte et de Jean-François Portaels.

De l’exotisme à l’ethnologie

Certains parmi ces noms sont connus pour être des peintres voyageurs dans les pays du levant (le Machrek) comme du couchant (le Maghreb), d’autres, tel Roubtzoff, se sont installés dans les contrées à l’origine de leur inspiration. Ainsi, cet artiste d’origine russe naturalisé français a posé ses bagages en Tunisie en 1914. Ebloui, hypnotisé par la lumière de ce pays, il passera dans son flamboyant objet de désir, qu’est la Tunisie, trente-cinq années de sa vie. Il y restera jusqu’à son décès en 1949. Alexandre Roubtzoff va consacrer tout ce temps à peindre les bédouines, leurs bijoux et leurs tatouages, mais aussi des paysages et des scènes de vie dans la Médina de Tunis et des détails de l’architecture arabe traditionnelle. Une œuvre imprégnée d’une dimension ethnologique tant les gestes et les atours des femmes sont conformes à la réalité et les scènes de marché, celui de Bab Souika notamment, représentées avec une exactitude quasi photographique.

Dans « Désir d’Orient », les harems de Jean-François Portaels et de Franck Dillon, peuplés d’odalisques belles et lascives, incarnent des images classiques de l’orientalisme de ce début de dix-neuvième siècle. Un courant, qui va évoluer vers une peinture moins fantasmée, moins dominée d’érotisme. Le travail de Han Molenaar sur le Port de La Goulette ou d’André Delacroix sur les hauteurs de Sidi Bou Saïd, empreints de cette clarté de la lumière méditerranéenne de cet « appel de la couleur », selon la formule de Paul Klee, au cours de son voyage en Tunisie, enchantent le regard et ravivent la nostalgie des rêveurs de la Tunisie d’antan. Citons aussi une série de magnifiques portraits de femmes, dont l’un des plus fascinants représente une marchande de citrons signé Alphonse Debaene, où la couleur jaune des fruits se reflète sur le délicat visage de la dame, la parant de lumière et de beauté.

L’exposition se poursuit jusqu’au 9 avril 2023.

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